Tu seras seul au sommet, tu ferais mieux de savoir pourquoi tu es là. – John C. Maxwell
Vous avez sûrement déjà entendu l’expression Lonely at the top (seul au sommet). Elle représente le sentiment de solitude vécu par une personne en position de direction, de prise de décision, qui se sent bien seule avec l’ensemble des éléments de l’équation à considérer face à une décision à prendre.
Cette personne se sent souvent seule, isolée, elle a peur de se tromper (envers elle-même ou envers des tiers) face à l’obligation de trancher dans un sens ou dans l’autre (partenariat d’affaires, congédiement/embauche, réorientation stratégique, modèle d’affaires, etc.). Avez-vous déjà ressenti une telle sensation ? Moi cela m’est arrivé régulièrement et c’est un inconfort désagréable.
Une des causes qui mène à ce sentiment de solitude
Comme personne décisionnaire, on peut parfois jouer le rôle de l’omniscient (qui sait tout ou paraît tout savoir). Notre ego nous dicte qu’en tant que patron/décideur, nous devons avoir toutes les réponses (après tout, c’est pour cela qu’on est payé ;-)).
Et là débute ou perdure une spirale négative, car vous comme moi, on atteint tous notre seuil d’incompétence, on a tous une multitude de domaines dans lesquels nous n’avons pas les connaissances ou les compétences pour prendre une meilleure décision. Malgré cela on persiste et on signe en s’entêtant à prendre la décision, seul, comme une grande personne…
Bien sûr, on a tous entendu que les meilleurs gestionnaires sont ceux qui se connaissent bien et qui savent s’entourer pour combler leurs lacunes naturelles. Bien oui, mais malgré cela, combien d’entre nous ont osé laisser leur ego au vestiaire et faire appel à une personne-ressource pour se faire aider en mettant clairement sur la table les faiblesses que nous avons face à un sujet donné.
Un de mes proches mentionne souvent que, dans la vie, on apprend seulement de 2 façons: par la sagesse ou avec des coups de pied au derrière (cela a souvent été mon cas). Parions que la majorité des personnes qui décident d’arrêter de jouer à « celui qui sait tout » sont celles qui sont fatiguées d’apprendre de la 2e façon.
Par qui se faire accompagner ?
Quand je cherche une personne pour m’accompagner (bien oui, je suis parfois tanné moi aussi d’avoir des coups de pieds), j’ai 3 critères spécifiques :
- Une personne sans intérêt financier ou autre type d’intérêt par rapport à la décision à prendre;
- Une personne sans charge émotive positive ou négative face à la décision à prendre;
- Une personne dont le champ de compétences rejoint spécifiquement la problématique à régler, mais qui pourra avant tout m’ouvrir des perspectives de réflexion différentes des miennes (ce serait trop bête de faire appel à quelqu’un pour simplement faire confirmer une décision déjà prise dans ma tête).
Ce que je recherche avant tout, c’est une personne qui n’a rien à perdre ou à gagner et qui va oser challenger mes croyances avec respect mais fermeté.
Par conséquent, j’évite donc les présents/futurs investisseurs, les proches (ah la business et la famille…) et les personnes qui couvrent tellement de domaines de spécialisation qu’elles diraient d’elles-mêmes qu’elles peuvent performer à toutes les positions sur la glace si elles étaient des joueurs de hockey (attaquant , défenseur, gardien de but, entraîneur, directeur général et mascotte tant qu’à y être).
Comment se faire accompagner ?
Ce que l’expérience m’a appris, c’est que tout comme moi, les personnes qui m’ont accompagné ne peuvent être performantes en tout et en tout temps. Tout comme moi, ces personnes ont aussi leurs limites, leurs croyances et par conséquent, l’accompagnement est spécifique sur une thématique donnée et est limité dans le temps, quitte à revenir plus tard avec une autre thématique à adresser.
Dans certains cas, je vais volontairement faire appel à une personne différente pour ouvrir le champ des possibles et découvrir de nouvelles avenues.
Agir plus tôt que tard
Que ce soit dans le domaine des affaires ou dans certains départements de ma vie personnelle, cela m’a parfois demandé un grand acte d’humilité et un investissement en temps et en argent pour aller chercher de l’aide. À ce jour, mon seul regret est de ne pas avoir pris la décision plus rapidement et avoir fait cesser plus tôt les fameux coups de pied au derrière (mais ça, c’est la nature humaine ;-)). En contrepartie, savoir qu’on ne sait pas c’est déjà un pas dans la bonne direction.
Bonne réflexion et bonne vente.